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Les Journées de la Schizophrénie

Cette année, c’est la 20ème édition des Journées de la Schizophrénie. Elles se sont déroulées du 18 au 25 mars dans plusieurs pays francophones dont la Suisse. Lors de la Journée suisse de la schizophrénie, j’ai eu la chance de participer à différents projets et événements comme : des webinaires, une création musicale et même un concert !

Pourquoi ces journées sont importantes ?

C’est important de rendre visible les événements qui parlent de la schizophrénie car cette maladie est très mal connue du public. Le fait de parler de ces journées permet la déstigmatisation grâce à une meilleure visibilité. En effet, les médias utilisent souvent à tort le mot « schizophrénie » pour parler d’une personne violente ou dangereuse. En réalité, c’est une maladie invisible et les personnes souffrant de schizophrénie sont souvent plus des victimes que des personnes qui veulent faire du mal aux autres. La connaissance de cette maladie permet une ouverture d’esprit et une meilleure approche des personnes atteintes de cette maladie. Aujourd’hui, la schizophrénie est encore une maladie stigmatisante pour celles et ceux qui en sont atteints mais qui a tendance à être mieux connue et reconnue pour ce qu’elle est réellement : c’est-à-dire une maladie invalidante.

Le projet « SchizArmonie » ou la traduction de la schizophrénie en musique

L’organisation internationale « PositiveMinders » a demandé à Para One, un artiste de musique électronique français, de faire la promotion des Journées de la Schizophrénie cette année. Le nom du projet est « SchizArmonie » et le morceau qu’il a créé s’appelle « Hearing in tongues », ce qui signifie en français « entendre en langues ». Ce morceau a pour objectif de faire ressentir aux auditeurs et auditrices la schizophrénie en musique. Para One s’est inspiré du vécu de personnes atteintes de schizophrénie pour créer son morceau. PositiveMinders m’a demandé, ainsi qu’à d’autres personnes atteintes de schizophrénie, de témoigner lors d’une conférence virtuelle de notre vécu de la maladie. Sur le site schizarmonie.com, il est possible d’écouter le morceau. Ce qui est intéressant, c’est que chaque phase de la maladie est transcrite tout au long de l’écoute.

Vous pouvez écouter la chanson « Hearing in tongues » en cliquant ici.

Voyage à Paris

Je me suis rendu à Paris trois jours du 1er au 3 février 2023 pour enregistrer le témoignage de ma maladie et commenter le morceau de Para One. D’autres personnes atteintes de schizophrénie, un psychologue ainsi que l’artiste ont également pris la parole. Une vidéo qui illustre le processus de création de « Hearing in tongues » a été créée. Une vraie équipe de réalisation a filmé « le making-of », soit le processus de création du morceau. Ce making-of a été diffusé sur les réseaux sociaux.

Vous pouvez regarder la vidéo du making-of de la chanson « Hearing in tongues » en cliquant ici.

Ce voyage a été pour moi une merveilleuse aventure. Il m’a permis de faire de belles rencontres et de créer du lien avec d’autre personnes atteintes de schizophrénie comme moi.

Concert au D! Club avec le Band d’Eben-Hézer

L’apothéose du projet SchizArmonie a été un événement qui était un webinaire au D! Club qui a eu lieu le 16 mars. Un webinaire est un séminaire dont les participants et participantes communiquent à distance sur Internet et le D! Club est une discothèque lausannoise. Plusieurs intervenants et intervenantes ont pris la parole. Il y a également eu des tables rondes sur le sujet de la schizophrénie lors desquelles j’ai pu prendre la parole. Une psychiatre a aussi présenté une étude sur l’effet de la musique sur la schizophrénie. Le Band d’Eben-Hézer a joué des chansons entre les interventions. Le Band a eu beaucoup de succès et le public s’est même levé pour danser sur « Bella Ciao », la dernière chanson de la soirée.

Interventions à la radio

J’ai aussi eu la chance de pouvoir promouvoir ces Journées de la Schizophrénie à la radio. En effet, la RTS (Radio Télévision Suisse) la 1ère m’a interviewé pour l’émission « On en parle ». Une journaliste est venue m’interviewer chez moi.

Écoutez le sujet en cliquant ici.

Une radio jurassienne RFJ (Radio Fréquences Jura) s’est également approchée de moi pour faire la promotion de ces journées.

Écoutez le sujet en cliquant ici.

Jules Brischoux
Membre de la rédaction de Ricochets
Qu’est-ce que la schizophrénie ?

La schizophrénie est une maladie psychique qui provoque une mauvaise perception de la réalité.

Il y a deux grandes catégories de symptômes :

- les symptômes dits « positifs » qu’il y a en plus comme les hallucinations.
- les symptômes dits « négatifs » qu’il y a en moins comme la difficulté à se concentrer.

Les symptômes positifs sont perceptibles par le malade et son entourage. Par exemple, les malades peuvent entendre des voix dans leur tête et leur répondre à haute voix, comme s’ils parlaient à quelqu’un. Les malades peuvent voir également des choses qui n’existent pas. En prenant des médicaments neuroleptiques, ces symptômes peuvent diminuer, voire disparaître. Ce traitement médicamenteux fonctionne avec la plupart des malades.

Les symptômes négatifs sont présents chez chaque personne atteinte de schizophrénie. La difficulté à se concentrer et à être attentif sont les deux principaux symptômes. À chaque décompensation, ces deux facultés sont un peu plus affectées et il n’est pas possible de les récupérer entièrement. Une décompensation est une phase de rupture chez le malade. Les médicaments neuroleptiques n’ont aucun effet sur ces symptômes. En revanche, écouter et faire de la musique permet de récupérer et d’améliorer un peu l’état du malade.

Quand on développe une schizophrénie, il est primordial de prendre son traitement. Celui-ci permet le rétablissement et d’éviter une nouvelle rechute.

L’environnement du malade est très important. Si son entourage est compréhensif et bienveillant, le malade a toutes les chances de se rétablir. Grâce à la psychoéducation, le malade va pouvoir développer des aptitudes qui lui permettent de gérer ces symptômes, d’éviter les rechutes ou, encore, de prendre du plaisir à faire des activités.

Le rétablissement de la schizophrénie est possible. On peut mener une vie saine et équilibrée avec cette maladie. Il y a de l’espoir !

Jules Brischoux