Les Noëls du monde

février 28, 2022mars 2, 2022 by estimedia

L’équipe du Noël 2021 d’Eben-Hézer Lausanne

En 2021, la cérémonie de Noël d’Eben-Hézer Lausanne a eu lieu le 18 décembre au Temple de Chailly. Mais il n’y avait pas de public à cause de la pandémie du COVID-19. Alors elle a été filmée et diffusée en direct sur internet pour qu’on puisse la regarder depuis les groupes de vie. Les aumôniers d’Eben-Hézer Lausanne ont voulu nous changer les idées en proposant une cérémonie originale avec de la musique, des prières et un voyage magique autour du monde !

Découvrez les coulisses de ce moment de joie avec une Interview exclusive de Marc Lennert et Erica Cséfalvay, aumônier et aumônière à Eben-Hézer Lausanne. A la fin de l’interview, vous pourrez revivre la célébration en visionnant le film de la fête puis écouter des podcasts avec les réactions des spectatrices et spectateurs.

Interview de Marc Lennert et Erica Cséfalvay, organisateurs de la célébration de Noël

Omar (Ricochets) : Depuis combien de temps célébrez-vous Noël à Eben-Hézer Lausanne et que représente pour vous Noël ici dans l’institution?

Depuis le début de notre engagement (9 ans pour Erica et 6 ans pour Marc). Noël est certainement un des moments les plus forts et intense de la vie à Eben-Hézer Lausanne. Avant d’être le Noël de l’institution, c’est le Noël des résidentes et résidents. Ils choisissent leurs invités. Pour nous, c’est toujours une vraie joie que de célébrer Noël à Eben-Hézer Lausanne. On y trouve le sens profond de cette fête: un Dieu qui prend l’initiative de la rencontre et de la proximité. Dieu qui ose revêtir nos vulnérabilités pour se faire encore plus proche.

Pourquoi ce choix du thème « Les Noëls du monde » en 2021 ?

Nous sommes partis de la réalité de nos confinements difficiles à vivre et à partir de là, nous avons proposé de faire un voyage pour rompre avec la lassitude ambiante.

Comment avez-vous élaboré l’idée de ce thème ?

Nous avons d’abord fait une petite recherche dans divers documents. C’est là que nous avons réalisé qu’une des richesses d’Eben-Hézer Lausanne c’est la diversité des nationalités de ses employés. De là nous est venue l’idée de mettre à contribution celles et ceux qui font partie du quotidien des résidentes et résidents de l’institution.

Quel est le message ?

Noël se fête partout et chaque pays a développé une version de cette fête en fonction de ses valeurs et traditions. La chaise vide ou la place laissée à la personne de passage touche au cœur du message de Noël : Dieu vient naître comme un petit homme dans la pauvreté, il se rend proche et ouvert à tous.

Comment avez-vous préparé cette célébration ?

Au début de l’automne dernier, nous réfléchissons au thème et à sa réalisation. Cette fois, il était assez évident qu’il fallait penser à des plans A et B compte tenu de la situation sanitaire. Une fois le thème choisi, on l’a communiqué au CDL qui a assuré la décoration du sapin, toujours en lien avec le thème de la célébration, et avec les directeurs de la chorale : Kevin Bernasconi et Alfonso D’angelo. On a aussi informé l’EspaceGrafic qui utilise le thème pour les éventuelles invitations et le carnet de chants. Nous nous sommes répartis les tâches. Marc a endossé tout ce qui est de la partie technique, les liens avec Estimédia, la direction pour l’accord financier et Erica les contacts avec le CDL et la chorale à laquelle elle participe.

Qui a participé et comment avez-vous fait « le casting » ?

Nous avons vite dû renoncer à une représentation de tous les continents. Nous avons donc regardé qui, dans nos contacts au sein de l’institution, montrait un intérêt pour Noël. Le conseil d’aumônerie nous a aussi orienté vers quelques personnes. Nous les avons contactées, parfois convaincues, et leur avons expliqué le projet. Une fois les quelques craintes naturelles liées à la prise de parole en public surmontées, nous avons trouvé nos complices de ce Noël du monde !

Comment avez-vous écrit le texte ?

Marc : Une fois le choix du thème fait, chacun a composé une partie et nous avons mis en commun. Nous sommes souvent avec Erica sur la même longueur d’onde et ce sans effort : c’est un cadeau ! Cette année, nous avons aussi demandé à Cristel, qui est stagiaire en aumônerie, de participer en écrivant une prière. Nous avons ainsi bénéficié d’une troisième voix, tout en finesse et douceur.

Par ailleurs, Erica et moi-même partageons le goût du théâtre et pensons que ce moyen est une bonne accroche permettant surprise et humour. Apparemment, les personnes présentes y trouvent autant du plaisir que du sens et le rire permet à une communauté de se rassembler et de se tourner ensemble vers Celui qui nous invite à la fête !

Comment avez-vous répété le spectacle ?

Nous avons répété le texte sur place, au Temple de Chailly, ce qui nous a permis de nous repérer dans l’espace, d’éviter des redites et poser la gestuelle.

Cette année, la cérémonie a été retransmise en direct sur la chaîne YouTube d’Estimédia à cause du COVID-19. Vous avez donc dû vous adapter à cette nouvelle situation. Qu’est-ce qui a dû être changé ? Et Pour quelle(s) raison(s) ?

Erica : C’est vrai que tout ne s’est pas déroulé comme prévu. Mais comme nous l’avons dit, dès le début de notre réflexion, en septembre, nous avions un plan B au cas où la situation sanitaire s’aggraverait et ne permettrait pas de vivre la célébration avec tout le monde. Ce plan B était la retransmission vidéo de la célébration sur YouTube. Nous sommes reconnaissants que la direction a soutenu cette initiative en dégageant les moyens correspondants. Nous pouvions donc travailler avec une certaine sérénité. Même si notre esprit comprenait les enjeux des mesures sanitaires et que cela était nécessaire pour le bien de toutes et tous, il y a eu un gros coup de mou lorsqu’on a appris à la quasi dernière minute que la célébration ne pourrait pas se faire avec du public. Nous savions que les chanteurs, certains résidents, et plusieurs collaborateurs seraient également attristés. Nous avons aussi dû faire face au fait que deux intervenants initialement prévus prenaient des vacances. Nous ne les avons pas remplacés. Heureusement que Aga (Agnieska) Bratko, Christiane Yaro et Antonio Valenzuela ont pu assurer la narration de « leur Noël ». Aga a expliqué comment on fête Noël en Pologne, Christiane nous a présenté sa fête de Noël au Burkina Faso, quant à Antonio, il nous a raconté la fête de Noël au Chili. Ils ont vraiment été fantastiques. Un autre gros changement a été de faire sans la chorale des résidents. Heureusement que Kevin et Alfonso ont pu assurer la partie vocale. Pour moi, chanter en « trio » ou dans la chorale était un peu stressant, je dois l’avouer ! La partie des chants de l’assemblée était assurée par l’ajout de la voix de Marc et, bien sûr, ce super dernier chant où tous les acteurs présents sont « montés » devant la caméra.

Combien de temps disposiez-vous pour effectuer ces changements ?

Nous avons eu trois jours entre la prise de décision de la direction de faire la célébration sans assemblée et le jour de la fête.

Comment vous y êtes-vous pris ?

Marc a pris en charge tout le côté informations aux divers groupes de vie afin qu’ils puissent se connecter pour suivre la célébration en direct. Erica a préparé l’envoi des carnets de chants à chaque groupe et nous avons communiqué avec les différents acteurs. La retransmission sur YouTube étant déjà prévue, il y a finalement eu peu de différences avec ce qui était prévu dans le plan A, hormis bien entendu, l’absence de l’assemblée.

Justement, une cérémonie filmée sans public : qu’est-ce que ça change pour vous?

C’est évidemment très différent puisque manquent les visages, les expressions et l’échange d’émotions avec un public que nous devions du coup imaginer en pensant à tel ou tel résident présent de l’autre côté de l’écran. Par ailleurs, c’était un gros effort de concentration pour respecter le timing et les placements indiqués par Thomas Brasey d’Estimédia pour être au bon moment et à coup sûr dans le champ de la caméra. Une célébration en public permet plus de souplesse et d’improvisation. La pression n’est pas la même.

Par bonheur, nous formions vraiment sur place une équipe engagée dans un même challenge et c’était très soutenant.

Etes-vous satisfaits du résultat ?

Oui ! La qualité du son et des images étaient clairement au rendez-vous. Chacun.e a donné le meilleur et le message a passé car Noël n’est pas seulement un message à transmettre, mais c’est aussi et d’abord un message à vivre empreint de générosité et d’envie de donner le meilleur de soi.

La présence de Christiane, Antonio et Aga a donné encore un autre niveau d’émotion et de profondeur : le sentiment d’appartenir à une même famille.

Est-ce que vous avez eu des retours ?

Oui, souvent des retours positifs qui soulignaient la trace de joie et d’espérance que cette célébration a laissée. Les membres de la chorale, tout en regrettant de ne pas avoir pu y chanter, ont reconnu les chants et s’y sont associés. Un grand merci à la direction d’avoir accepté de financer cette retransmission qui a pu « sauver » la célébration de Noël des résidents.

Le mot de la fin ?

Evidemment, rien ne remplace une communauté qui peut se rassembler et célébrer, mais Dieu ne se confine jamais et il passe toujours là où des cœurs s’ouvrent à Lui, même si les chemins semblent bien détournés et remplis d’obstacles.

Ainsi, nous croyons à un Dieu qui n’abandonne pas, se glisse dans les événements qui nous arrivent pour y mettre sa touche, sa créativité en replongeant dans l’amour qu’il nous porte. Nous avons, ensemble, montré que la collaboration interprofessionnelle est belle et que la multitude des bonnes volontés permet à la Joie de rayonner, pour rejoindre celles et ceux qui en ont besoin.

Ce Noël restera pour nous tout particulièrement teinté de cette vigueur et de cette volonté indéfectible de se rejoindre. Bref, ne lâchons pas !